Les 10 mantras du surfeur éco-responsable
En tant que surfeurs, nous avons un lien très spécial avec l’océan. On s’y ressource, on s’y amuse et on y trouve notre équilibre. On lui doit beaucoup. Et si l’acte du surf en lui-même n’est pas nuisible pour l’océan, on ne peut pas en dire autant de l’industrie du surf. De la fabrication du matériel aux voyages en avion à la recherche de la vague parfaite, l’empreinte environnementale liée au surf est considérable. Heureusement, il existe de nombreuses alternatives pour la réduire et protéger activement l’environnement. Nous avons donc rassemblé ici 10 principes à adopter d’urgence pour être un surfeur éco-responsable. Nous sommes de plus en plus nombreux à profiter de l’océan alors unissons nos forces pour le protéger !
1. Je surveille mes déplacements
Cela fait mal de le dire car nous adorons voyager. On a tous en tête des spots mythiques que l’on rêve de surfer un jour. Et il n’y a rien de mal à cela : c’est normal d’apprécier et de vouloir profiter des merveilles offertes par notre belle planète.
Mais est-il bien raisonnable de se rendre à l’autre bout du monde pour une dizaine de jours plusieurs fois par an par an ? Les avions émettent de grosses quantités de CO2. Celui-ci contribue au réchauffement climatique et à l’acidification des océans qui ont des conséquences graves pour les espèces marines et terrestres.
Loin de nous l’idée de se priver à tout jamais de surf trips. Seulement de les adapter à notre époque. Passer plus de temps sur place pour limiter les aller-retours ou choisir des destinations plus proches, comme le Maroc ou le Portugal, sont de bonnes approches. Avant de partir, renseigne-toi bien pour trouver un hébergement près du spot : tu pourras ainsi aller surfer à pied ou à vélo. En plus d’être écologique et économique, ce sera l’échauffement parfait pour ta session !
Alors avant de devenir un éco-aventurier international expert comme nos ambassadeurs Lost In the Swell, n’oublie pas que notre beau pays regorge de spots à découvrir dans des endroits magnifiques et facilement accessibles en train, bus, vélo ou covoiturage. Landes, Pays Basque, Vendée, Bretagne, avec près de 6 000 km de côtes l’Hexagone n’est pas en reste en termes de vagues. Les hivers sont peut-être un peu frais mais une bonne combi te gardera bien au chaud. Et c’est bien connu, l’immersion en eau froide est excellente pour la santé !
2. J'opte pour une planche éco-responsable
La planche de surf est au cœur la culture surf. Elle nous fascine. Pourtant elle dissimule un processus de fabrication extrêmement polluant et dangereux, tant pour la planète que pour la santé du shaper. Mousse en polyuréthane, résine, fibre de verre qui bien souvent parcourent des milliers de kilomètres pour arriver à l’atelier. En d’autres termes : un concentré de CO2 dans un beau cocktail toxique.
Heureusement des alternatives existent pour réduire au maximum l’empreinte carbone de ce processus de fabrication. Et NOTOX s’est lancé dans la quête de la planche de surf éthique. Nous explorons les technologies durables pour produire des boards éco-responsables performantes adaptées aux surfeurs de tous les niveaux : KORKO, GREENONE, GREENFLEX, R-CARBON, EPS. Ces technologies reposent sur un approvisionnement responsable et nous ont permis de réduire considérablement l’impact environnemental par rapport à une planche classique.
3. J'opte pour une combinaison ecofriendly
La grande majorité des combinaisons de sports nautiques se compose principalement de néoprène, un caoutchouc synthétique issu du pétrole. À cela s’ajoute de la colle à base de solvants toxiques, des procédés de fabrication gourmands en eau et en énergie et un recyclage limité. C’est donc une vraie bombe polluante que vous portez à même la peau.
Heureusement plusieurs marques proposent maintenant des combinaisons éco-responsables sans néoprène à base d’algues. Ce caoutchouc naturel à base de guayule, résultat d'une technologie élaborée par Yulex, requiert une faible quantité d'eau dans son processus de fabrication, le rendant moins toxique que le néoprène classique. Il est désormais utilisé dans les combinaisons de marques axées sur la responsabilité environnementale, telles que Patagonia, pionnière en la matière, et plus récemment, Oxbow. Par ailleurs Sooruz a dernièrement innové en remplaçant le traditionnel calcaire de type limestones par une charge naturelle composée de poudre d'huitre recyclé. En plus de montrer la voie en matière de responsabilité environnementale, ces combinaisons sont tout aussi performantes et confortables. Mais peu importe quelle marque fabrique ta combinaison en caoutchouc naturel, si tu ne portes plus de néoprène Mère nature te remerciera !
4. J'entretiens mon matériel
Entretenir ton matériel prolonge sa durée de vie. Et plus tu l’utiliseras longtemps, moins tu généreras de déchets. En apprenant à entretenir correctement ta planche, tu t’assures qu’elle reste en bon état le plus longtemps possible. Sois vigilant si ta planche s’est abîmée pendant une session pour éviter qu’elle ne prenne l’eau et se fragilise. Si tu débutes le surf ou que tu as un niveau débutant-intermédiaire, opte pour une de nos planches KORKO. Cette technologie à base de liège est plus résistante aux chocs du quotidien et les dommages superficiels sont facilement réparables.
Inutile de te lancer à corps perdu et de remplacer tout ton matos du jour au lendemain. Avance à petits pas. Si tu changes de board seulement quand cela est vraiment nécessaire, la planète te remerciera. Alors résiste aux achats compulsifs car réduire sa consommation est la meilleure manière de limiter ton impact environnemental. Et le jour où tu souhaites remplacer ta planche, fais-en don à une association comme Paddle Paddle Surf Project ou Surfeurs Solidaires. Sinon trouve un moyen original de lui donner une seconde vie : fais-en don à un artiste, fais-en une étagère, expose-là sur un mur. Tout ce que tu veux, pourvu qu’elle ne finisse pas dans une décharge !
Même chose pour ta combinaison : rince-là à l’eau claire après chaque session. Cela permet d’enlever le sable et le sel. Ensuite laisse-là sécher naturellement à l’abri du soleil. En effet, les températures trop élevées détruisent la couche d’azote du néoprène et font fondre la colle. Si elle est un peu déchirée, ne cours pas au shop pour t’en acheter une nouvelle dans la minute : de nombreux ateliers et certaines marques réparent les combinaisons à moindre coût (ou gratuitement !) . Ce serait vraiment dommage de t’en séparer alors que tu pourrais encore l’utiliser pour de nombreuses sessions !
5. J'utilise une wax éco-responsable
Ne te laisse pas duper par ses effluves tropicales : la wax est l’un des éléments les plus polluants de la panoplie du surfeur. Principalement composée de produits issus de la raffinerie du pétrole (au premier rang desquels la paraffine), elle se retrouve dans l’eau et sur le sable, avec un impact direct sur l’écosystème marin.
Mais bonne nouvelle : on trouve désormais des alternatives éco-responsables dans tout bon surfshop. Des marques comme SimWax ou GreenFix se tournent vers des produits naturels biodégradables et des procédés de fabrication respectueux de l’environnement. Et si tu aimes mettre la main à la pâte, tu peux même fabriquer ta propre wax. De nombreuses recettes et tutoriels existent sur internet. Ou encore mieux : passe-toi complètement de wax avec nos modèles KORKO car le liège est naturellement antidérapant !
6. Je préfère une crème solaire non toxique
Selon le WWF, près de 70 % des récifs coralliens sont gravement menacés et 25 % ont déjà subi des dégâts irréversibles. Ces chiffres font froid dans le dos. Les principaux responsables ? La pollution et le réchauffement climatique mais aussi les composants chimiques et substances néfastes présents dans les crèmes solaires.
Chaque année, ce sont 25 000 tonnes d’actifs chimiques issus des crèmes solaires qui sont déversés dans les océans. En effet, après 20 minutes, 25 % de la crème est déjà diluée et ses filtres UV chimiques (oxybenzone, octinoxate, octocrylène, etc.) forment des composés qui détruisent la zooxantelle, une microalgue indispensable au développement du corail. Le choix de la crème solaire a donc un impact direct sur ton empreinte environnementale.
Pour limiter la destruction de l’écosystème océanique, les solutions de crèmes éco-responsables se multiplient. Vérifie bien les étiquettes et retiens qu’il faut :
- Opter pour des filtres minéraux et oublier les filtres UV chimiques
- Privilégier les ingrédients biodégradables.
- Préférer les sticks qui adhèrent bien sur la peau
En tant que surfeur tu as un lien particulier avec l’océan alors n'hésite pas à montrer l’exemple !
7. Je minimise mon recours au plastique à usage unique
Les plastiques à usage unique sont un véritable fléau pour nos océans. La plupart ne sont pas recyclés et terminent dans la mer où la faune marine les confond avec de la nourriture. Ce phénomène a souvent des conséquences mortelles pour des centaines d’espèces de poissons, oiseaux et mammifères marins à travers la planète.
Nous avons développé une surdépendance aux plastiques à usage unique. Ils sont partout : ils sont là quand nous faisons nos courses, quand nous buvons un café, quand nous nous brossons les dents. Et il n’est pas impossible qu’il y en ait même dans notre estomac ! Chaque minute, ce sont 15 tonnes de déchets plastiques qui sont déversés dans les océans.
En minimisant ton recours aux plastiques à usage unique, tu contribues donc à réduire la quantité de déchets produits. Pour t’aider, applique le concept des « 3 R » dans ta vie quotidienne : Réduire - Réutiliser – Recycler. Et pour les plastiques à usage unique dont tu ne peux pas te passer, assure-toi de les jeter au bon endroit pour ne pas qu’ils finissent dans la nature.
8. Je réfléchis à ma consommation de viande et de poisson
Ce n’est un secret pour personne : l’élevage est responsable d’une grande part des émissions de gaz à effets de serre et de la consommation d’eau. L’alimentation animale est aussi en cause dans la déforestation. Sans pour autant devenir végétarien, diminuer ta consommation de viande pour végétaliser ton assiette te permet de réduire ton empreinte carbone sans diminuer la qualité nutritionnelle de ton alimentation. En résumé : en consommer moins mais mieux !
Idem pour le poisson : 90 % des espèces marines commerciales sont aujourd’hui surexploitées ou pêchées à la limite de durabilité. Alors pour bien choisir ton poisson, limite les espèces les plus menacées (comme le thon rouge) et varie ton menu avec des variétés différentes. D’une manière générale, privilégie les produits frais, les poissons non transformés, les produits issus de la pêche artisanale. Inutile de manger un poisson qui a fait le tour du monde !
9. Je soutiens une organisation de protection de l'environnement
De nombreuses organisations se dédient à la protection de l’environnement. Plusieurs d’entre elles sont liées étroitement au monde du surf. C’est le cas par exemple de la Surfrider Foundation qui a été créée en 1990 par un groupe de surfeurs. D’autres, comme la WWF par exemple, sont mondialement connues et agissent dans plusieurs domaines de la protection de l’environnement : mers et océans, conservation des forêts, protection de la biodiversité.
Une association dont l’approche est particulièrement intéressante est la Water Family. Née en 2009 en France, elle éduque de façon positive les jeunes générations à l’écologie scientifique pour les sensibiliser dès leur plus jeune âge aux défis environnementaux. Ce n’est plus un secret : une des raisons principales de l’indifférence envers l’environnement est sa méconnaissance. Plus on le découvre, plus on a envie de le protéger !
Ces organisations sont toujours à la recherche de bénévoles pour les aider à mener leurs actions. La Surfrider Foundation organise régulièrement des nettoyages de plage par exemple. C’est un excellent moyen pour sortir de chez toi et passer un bon moment tout en agissant positivement pour la planète !
Si tu n’as pas beaucoup de temps mais que tu souhaites quand même soutenir une de ces organisations, faire un don est également un bon moyen pour les aider à mener leurs actions. Chaque contribution leur fournit des ressources pour agir plus efficacement. Trouve celle qui correspond le plus à tes valeurs et fais un don unique ou récurrent, selon tes moyens. Si tu résides en France, tu pourras déduire ce don de ton impôt sur le revenu. Plutôt cool, non ?
10. Je respecte les lieux
Parfois ce sont les petits détails qui font la plus grande différence. Cela peut sembler complètement fou mais tu serais surpris du nombre de surfeurs qui ne respectent pas l’océan. Ils laissent des déchets derrière eux, ils perturbent l’écosystème et ne se sentent pas du tout concernés par les questions environnementales. Nous vivons dans un monde qui incite à la surconsommation et au gaspillage. Sans cesse bombardés d’informations, il devient difficile de prendre du recul. Tu veux aider à changer les choses ? Rejette cette mentalité.
Quand tu repars de la plage, seuls tes traces de pas doivent signaler ton passage. Jette tous tes déchets dans les poubelles. Garde un sac dans ta voiture et ramasse quelques détritus à la fin de chaque session. Tu peux même t’équiper du Trshbg, un sac qui permet de collecter des déchets quand tu es à l’eau. Car cela peut paraître anecdotique mais chaque petit geste compte et surtout cela montre l’exemple. Peut-être que d’autres personnes te verront et se diront qu’elles peuvent en faire autant.
Si tu aimes l’océan et la nature, être un surfeur éco-responsable va de pair. Ces réflexes sont faciles à adopter et peuvent faire une grosse différence mis bout à bout. Alors applique-les dans ta vie quotidienne : investis dans une gourde, utilise des pailles en métal et des couverts en bois, économise l’eau, privilégie les produits locaux. Et surtout, continue à te renseigner et parle de ces sujets autour de toi car la protection de l’environnement nous concerne tous.
On connaît tous ce sentiment d’excitation quand on arrive au spot et que les vagues sont belles. Alors canalise cette énergie et utilise-là. Loin de prétendre être une liste exhaustive, ces 10 mantras sont des petits leviers qu’on peut tous activer à notre échelle. Il ne s’agit pas de changer le monde à toi tout seul, mais d’initier une dynamique globale et de te sentir en phase avec tes convictions !
Un grand merci à Clément Defontaine de COWORDS pour la rédaction de cet article et à Ronan Gladu des Lost in the Swell pour ces magnifiques photos !